25 août 2016

CHANGER DE SERIE AU LYCEE : EST-CE POSSIBLE ?


Chaque année, certains lycéens en filières générales et technologiques expriment le souhait de changer de série à l’issue de leur première année de cycle terminal (1ère). La solution est envisageable sous la condition que le chef d’établissement donne son accord. NLF CONSEIL vous donne ses conseils pour réussir ce changement de cap.

N’ayant encore défini ni de projets d’études ni de projet professionnel concrets et convaincu par les propos de son entourage et de ses professeurs, Hugo opte pour la série S en fin de seconde : « Vu que je ne savais pas encore vers quoi m’orienter, mes parents et mes profs m’ont fait comprendre qu’avec un bac S je pourrais plus facilement accéder aux filières sélectives supérieures ». Néanmoins, les résultats scolaires d’Hugo subissent une forte baisse. Après deux trimestres difficiles notamment en mathématiques et physique- chimie, Hugo réalise qu’il s’est trompé de voie. Féru d’histoire et appréciant particulièrement les langues vivantes, il convainc ses parents ainsi que le chef de son établissement que la série S ne lui convient pas et qu’intégrer la Terminale ES est la meilleure solution pour lui.
 
Ils sont à peine une dizaine par établissement, chaque année, dans un cas similaire à celui d’Hugo à demander à changer de série, parfois dès les premiers mois de 1ère, mais le plus souvent entre la 1ère et la Terminale.
Les cas les plus fréquents sont soit des élèves de 1ère S qui demandent à poursuivre leur cursus en Terminales ES ou L soit des élèves de 1ère ES qui choisissent de rejoindre la Terminale L. Néanmoins, tous n’obtiennent pas gain de cause. En cas de désaccord avec la famille, le dernier mot revient au chef d’établissement. S’il refuse, il n’existe pas d’autre recours.
 
Le changement de filière est un choix qui doit être mûrement réfléchi. Il ne pourra être considéré avec attention que s’il s’avère que la filière de 1ère suivie par l’élève n’est ni conforme à son profil ni à ses aspirations en termes d’orientation. Dans ce sens, la décision doit être prise d’après des raisons viables. Ainsi, ça n’est pas parce- qu’un élève n’aime pas une matière ou qu’il rencontre des difficultés dans une discipline en particulier qu’il pourra envisager sérieusement cette option. Ce n’est donc pas le genre de choix que l’on doit faire à la légère, aussi bien du côté de la famille que du côté du lycée. Avant d’envisager un changement de série, il est donc essentiel de prendre le temps de se poser les bonnes questions puis de préparer un argumentaire solide. D’ailleurs, dans ce contexte, le chef d’établissement ne prendra généralement aucune décision avant d’avoir d’une part reçu le lycéen et sa famille, puis d’autre part sollicité l’avis du conseil de classe. Pour lui, l’objectif de cette entrevue est d’établir un état des lieux de la situation, de comprendre puis de bien cerner les motivations de l’élève. Si à l’occasion de cet échange, le chef d’établissement a le sentiment que les résultats fragiles obtenus au cours de l’année de 1ère  et les difficultés rencontrées par l’élève sont dus à un manque de travail, il refusera le changement demandé.
 
D’autre part, l’élève doit être prudent. Ce serait une erreur de croire que, parce qu’il a suivi une 1ère S, il aura plus de facilité à suivre une Terminale ES ou L. Chaque filière a en effet ses spécificités avec chacune ses exigences. D’ailleurs, les lycéens qui changent de filière le savent bien. Nombreux sont ceux qui reconnaissent avoir été un peu perdus les premières semaines de cours. Dans ce contexte, le niveau du lycéen en 1ère, sa maturité, la détermination de son projet d’études sont souvent les clés de sa réussite. Tout changement de filière entre la 1ère et la Terminale requiert de l’élève non seulement qu’il ait obtenu de bons résultats dans les matières fondamentales communes à toutes les classes de 1ère générales – français, histoire-géographie, langues vivantes, ECJS (éducation civique, juridique et sociale) –, mais aussi qu’il fournisse un travail important de remise à niveau dans la ou les matières qu’il n’a pas étudiées. Dans ce sens, certains lycées organisent pendant l’été des stages « passerelles » d’une dizaine de jours que tout élève qui change de filière s’engage à suivre.
 
 
Le Doublement:
En outre, par crainte de ne pas y arriver et parce qu’ils veulent présenter un "bon dossier", certains lycéens préfèrent opter pour le doublement. C’est le cas de Chloé qui a choisi de doubler sa 1ère pour passer de la filière S à la filière ES. La 1ère et la Terminale forment en effet un seul cycle. Changer de série en cours de route implique de rattraper, en quelques semaines seulement, le travail d’une année. L’objectif n’est pas de mettre l’élève en difficulté. A ce titre, le changement de série est plus facilement toléré au cours du premier trimestre de 1ère qu’à la fin de l’année. Si l’élève décide de changer de filière sans doubler, il devra donc s’investir de manière assidue en Terminale. Il sera judicieux pour un élève qui rencontre des difficultés d’organisation, un défaut d’autonomie assortis d’une capacité de travail et d’une rigueur nuancées, de préférer l’alternative du doublement.
 
Changement de filière et notes obtenues aux EAF :
Changer de série n’implique pas forcément de se présenter de nouveau aux épreuves anticipées.
Par exemple, si un élève en 1ère S a passé son bac de français avec l’étiquette S collée à son dossier, il n’aura pas besoin de le repasser s’il opte pour la Terminale L. Ses notes écrites et orales resteront valables, seuls les coefficients changeront. En revanche, côté histoire-géographie, bien qu’il ait déjà planché sur les sujets du bac en 1ère S, il devra de nouveau se pencher sur la question lors des épreuves finales du Bac L.  
Pour un élève de 1ère S qui rejoint une Terminale ES, étant donné qu’il n’a pas passé l’épreuve de sciences lors des épreuves anticipées, il devra plancher sur le sujet en juin avec les 1ère  ES et les doublants de Terminale qui choisiront de repasser la matière. Quant à sa note de TPE (travaux pratiques encadrés), elle le suivra de la 1ère à la Terminale.
Pour un élève passant de 1ère ES à Terminale L, c’est plus simple. Les épreuves anticipées (français, sciences et TPE) étant les mêmes, il garde ses notes, mais avec les coefficients du bac L.
Pour un élève passant de 1ère ES ou L à une Terminale S, il conserve ses notes de français et de TPE, mais avec les coefficients du bac S. En revanche, en plus de l’intégralité des épreuves de Terminale S, il devra également plancher sur celle d’histoire-géographie, que les ses camarades de Terminales S ont passées en 1ère.
 
Choisir de passer d’une filière générale à une filière technologique :
Passer d’une 1ère générale à une Terminale technologique (par exemple de 1ère ES à Terminale STMG (sciences et technologies du management et de la gestion) ou de 1ère S à Terminale STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable) – ou l’inverse) est possible, sous réserve de l’accord du chef d’établissement et des places disponibles dans la série convoitée. Dans ce cas, les notes obtenues aux épreuves anticipées sont conservées. Seuls les coefficients changent. En revanche, étant donné qu’il n’y a pas de TPE dans les filières technologiques, la note de TPE sera "perdue".
 
NLF CONSEIL confirme généralement la validité de la demande de changement de filière lorsque le jeune est un élève investi, rigoureux, autonome, organisé, doté de solides capacités de travail et d’adaptation. Il fait preuve d’une réflexion approfondie à propos de son projet d’études et de son projet professionnel. A ce titre, il exprime le souhait de changer de filière dans l’optique d’obtenir de meilleurs résultats en Terminale pour faciliter son accès au sein des formations sélectives supérieures.

 


 

18 août 2016

REORIENTATION EN CYCLE SUPERIEUR : L'ANNEE SPECIALE OU LE DUT EN UN AN

Si le DUT se déroule habituellement sur 2 ans, il existe une formule appelée « année spéciale » ou « aménagement de formation ». Ce dispositif, mis en place par les recteurs d’Académie, permet à des étudiants en réorientation d'obtenir le diplôme en un an. Il s’agit d’une formule exigeante où la sélection d’entrée est rude.
 
Pour qui ?
Le DUT en un an ne concerne pas les néo bacheliers. Cet aménagement de formation s’adresse aux étudiants en réorientation, ou bien souhaitant acquérir une double compétence, titulaires d’un bac + 2 (validé ou non) - BTS, DUT L2, CPGE. Il concerne aussi ceux déjà entrés dans la vie active et qui peuvent justifier d’une expérience professionnelle. Généralement, les étudiants admis en année spéciale ont un projet professionnel bien défini.
 
La formation:
Si le contenu des cours et le volume horaire sont quelque peu différents de la formation en 2 ans, l’année spéciale aboutit elle aussi à l’obtention d’un Diplôme universitaire de technologie. Le  rythme y est soutenu et peut paraître déstabilisant. Comprimée sur un an, la formation est exigeante. Les programmes sont intensifs, et les emplois du temps chargés: de 35 à 40 heures de cours par semaine. Au regard de leurs parcours d’études respectifs les étudiants ont des profils diversifiés.
 
Les débouchés:
Le DUT en un an est une formule intensive qui permet aux jeunes diplômés d’acquérir soit une double compétence, soit une meilleure maîtrise de leurs savoirs et savoir-faire. Du point de vue des ressources humaines, le dispositif est généralement apprécié. Par exemple, deux stagiaires sur trois issus de l’année spéciale du DUT TC sont embauchés dans l’entreprise où ils ont effectué leur alternance.
 
Conditions d’admission:
L’admission se fait sur dossier et sur entretien. Pour intégrer cette formation, ce sont les résultats scolaires ou universitaires qui sont pris en compte. Au regard de ces derniers, les étudiants peuvent être dispensés de certaines épreuves ou d’une partie du stage. Outre le dossier de candidature, les étudiants passent un entretien de motivation qui est fondamental. Il permet au jury non seulement de déterminer l’aptitude des candidats à suivre la formation en accélérée mais aussi d’évaluer la pertinence de leur choix et de leur projet professionnel.
 
Où faire un DUT en un an?
Au regard de la politique de restriction budgétaire menée ces dernières années, ce schéma rencontre des difficultés pour se généraliser. La plupart du temps, un IUT ne crée qu'un seul groupe, avec une organisation des enseignements et un emploi du temps spécifiques. Le prix de revient est donc élevé. Le dispositif concerne moins de 15% de l'offre de formations. A ce titre, une cinquantaine d’instituts universitaires de technologie (IUT) propose de passer un DUT en un an. Il est important de bien se renseigner en amont.