17 sept. 2013

ÉDUCATION: SALMAN KHAN, LE PETIT GENIE QUI BOUSCULE LA PEDAGOGIE

      

 Diplômé du MIT en maths, ingénierie et informatique puis du MBA de Harvard, Salman Khan quitte son emploi d'analyste dans un fonds d'investissement de Boston en 2009 et fait un vrai pari sur l'avenir, loin d'imaginer qu'il intégrera, trois ans plus tard, la liste des cent personnes les plus influentes de la planète, selon le magazine, Time.
          Son projet? Réinventer l'école. Il crée alors la Khan Academy, une association à but non lucratif, qui propose gratuitement des cours en vidéo et des exercices de maths et de sciences. Financée par un investisseur de la Silicon Valley à son lancement, elle a été par la suite soutenue par Google et la Fondation Bill et Melinda Gates.
 
          Aujourd'hui, le rêve ne paraît pas si fou; pour preuve les 4.375 vidéos et les milliers d'exercices en ligne, qui permettent d'apprendre aussi bien les maths que l'histoire de l'art, attirent 6 millions d'utilisateurs par mois. Les vidéos ont été vues 280 millions de fois et plus de 30.000 classes ont recours à la Khan Academy, dont les cours sont traduits dans une trentaine de langues.
          Le site de la Khan Academy est ainsi la plate-forme d’éducation la plus consultée sur Internet et la presse économique parle même d’une nouvelle communauté, les « Khan addicts ».
 
 
Une leçon de mathématiques sur le site de la Khan Academy
 
          Cette révolution pédagogique portant le nom de MOOC (Massive Open Online Course), méthode fraîchement débarquée des Etats-Unis s’implante jeudi 19 sept. sur nos écrans grâce au soutien de Bibliothèques sans frontières et Orange. Les leçons et exercices sont traduits bénévolement par deux polytechniciens, Elsa Sitruk et Julien Braun.
 
      Ces cours sous forme d’épisodes que l’on peut passer en replay à l’envi sont avant tout des outils complémentaires, à utiliser avant, pendant ou après le cours. Les explications sont claires et efficaces. Sur les vidéos, afin d'éviter toute distraction visuelle, aucun visage, seulement un tableau noir électronique (ou quelques cartes et illustrations).
 
          Il s’agit là d’une révolution difficile à ignorer, mais dont les conséquences n'ont pas fini de faire couler l'encre.
 L'idée générale est de libérer l'éducation de son carcan, de construire un système où deux élèves peuvent apprendre à des vitesses différentes, où les profs peuvent mesurer précisément et accompagner les progrès de chacun, où la connaissance n'est pas une succession de concepts séparés mais un savoir continu.
Un tel succès n’est pas sans rencontrer des résistances. Certains savants et intellectuels très sceptiques concernant cette prétendue révolution dénoncent d’ailleurs le système pensé naturellement en premier lieu pour les apprentissages scientifiques; les humanités étant réduites à la portion congrue.
          Il n’empêche Bibliothèques sans frontières est actuellement en pleine négociation avec le ministère de l’Education pour tester ces outils numériques en 2014 dans quelques classes pilotes.
 

 
      En attendant, retrouvez les cours et exercices disponibles sur: http://fr.khanacademy.org/


 

 

          Désormais philosophe, Salman Khan publie jeudi en France, L’Education réinventée (éd. JC Lattès). L’entrepreneur défend une certaine idée du savoir, mêlée d’autonomie et d’équité, à travers ce coup de projecteur. Selon lui, il faut dépoussiérer l’école sans toutefois mettre l’enseignant à la porte. Dans sa proposition de 312 pages, Salman Khan raconte son « extraordinaire aventure », sa vision de l’enseignement, insiste sur les lacunes avant de clore par une nouvelle définition de l’école, plus adaptée aux « digital natives » (natifs numériques). D’ailleurs, plusieurs enseignants ont complètement repensé leur façon d’enseigner grâce à sa méthode. Exit les cours magistraux, place à la pratique.

          Vous l’aurez compris, planqué derrière son enthousiasme et son bon sens, Salman Khan hait les voies de garage, l'échec scolaire des pays pauvres, les cours magistraux barbants des facs, les devoirs à la maison abusifs, les concepts compris à seulement 60, 70 ou même 85%... Il est un homme de conviction, pas de certitude. Il provoque, questionne, veut lancer un grand débat sur l'avenir de l'éducation. A nous de le prendre au mot.

 
 
 




 

1 commentaire:

  1. Merci infiniment pour votre professionnalisme et votre suivi! Ma fille, Camille, a retrouvé le sourire. Sa rentrée dans son nouvel établissement recommandé par vos soins se passe très bien. Elle a repris confiance en elle et le travail à la maison s'en ressent...
    Encore Merci pour TOUT!
    Martine M.

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