29 août 2013

OU S'INSCRIRE EN AOÛT AVEC OU SANS LE BAC?



Suite à l’obtention du baccalauréat, certains d’entre vous n’ont pas reçu de réponse favorable à leurs demandes d’inscription dans le cursus supérieur. Aussi, vous avez été nombreux à nous solliciter cet été afin de pallier cette problématique.

Si vous n’êtes toujours pas inscrit, pas de panique. Nombre d’établissements vous sont encore accessibles, sans le bac ou avec le bac, en passant par la procédure complémentaire d'APB (Admission post bac) ou en visant une formation qui inscrit hors de ce portail.




Où s’inscrire avec le Bac ?
La procédure complémentaire « Admission Post Bac »:

La première étape consiste à vous inscrire sur le site admission-postbac.fr à la procédure d’admission complémentaire. Elle est ouverte à compter du 28 juin et sera close le 15 septembre. Vous avez le droit de formuler 12 voeux, toutes formations confondues, parmi les cursus qui apparaissent lors de la “recherche de formation”. Quand vous obtiendrez une proposition, vous aurez alors le choix d’accepter (attention: le délai de réponse est de 24 heures maximum à compter du 1er septembre), de renoncer à ce vœu, ou encore de renoncer à tous les vœux (ce qui vous fera sortir de la procédure).
 

Les démarches hors APB:
Hors de la procédure admission postbac, plusieurs écoles inscrivent encore.
Du côté des écoles de commerce, si les concours SESAME, ACCES, PASS et TEAM ont clos leurs inscriptions, d'autres concours communs sont encore ouverts dans certaines villes. C’est le cas notamment du concours LINK dont la dernière session est prévue les 2 et 3 septembre.
L’université quant à elle reste le principal débouché des nouveaux bacheliers. Elle attire plus de la moitié des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur. Comme le garantit la loi, chaque étudiant doit pouvoir intégrer la filière universitaire de son choix. En revanche, si vous n’avez pas suivi la procédure de préinscription, ou si vous avez décidé de poursuivre vos études dans une faculté dépendant d'une autre académie que celle où vous avez passé le bac, les choses se compliquent. Néanmoins, les filières ayant eu toutes leurs places pourvues lors de la session initiale d’inscription sur APB attendent la rentrée pour prendre connaissance du nombre de places finalement vacantes – certains étudiants inscrits décidant de ne pas suivre le cursus sélectionné. Lorsque le nombre est connu, les établissements se réfèrent aux listes d’attente. Pour figurer sur ces listes, vous devez adressez votre candidature (lettre de motivation, CV, résultats aux épreuves anticipées de 1ère et au baccalauréat, relevé de notes de Terminale, lettres d’appui).
Quant aux écoles privées hors contrat qui n’inscrivent pas via la procédure APB, offrant des spécialités dans la plupart des domaines - arts appliqués, transport communication, gestion, nouvelles technologies, tourisme – il conviendra de les contacter directement.

 

      Où s’inscrire sans le Bac ?

Chaque année, moins de 15 % des candidats ratent leur bac, toutes filières confondues. Étant donné que ce diplôme est un sésame obligé pour pouvoir entamer des études supérieures, en cas d'échec, le choix le plus judicieux consiste à redoubler la classe de terminale.


Tenter de nouveau sa chance:
Si vous voulez refaire une année dans la même filière mais souhaitez changer d’établissement, adressez-vous à l'inspection académique, qui vous proposera une affectation dans la limite des places disponibles et en fonction de votre dossier scolaire.
Si vous souhaitez opter pour une autre spécialité dans votre filière de bac, formulez votre demande de changement auprès de vos professeurs.
Enfin, si vous envisagez de vous inscrire dans une autre filière de bac, vous devez vous adresser à vos professeurs et au chef d’établissement. Renseignez-vous auprès du service des examens de votre académie pour savoir dans quelles conditions vous pouvez être dispensé de certaines épreuves anticipées. Par exemple, un ex-élève de S allant en ES ou en L peut éviter de repasser les épreuves d’enseignement scientifique.
 
         Préparer une capacité en droit:
Accessible notamment aux jeunes âgés d'au moins 17 ans, la capacité en droit est un diplôme en 2 ans permettant d'intégrer l’université sans avoir décroché le bac. À ne pas confondre avec le DAEU (diplôme d'accès aux études universitaires), réservé aux personnes ayant interrompu leurs études depuis au moins deux ans. La capacité en droit se prépare dans une cinquantaine d’universités et donne une équivalence pour s’inscrire en 1ère année de licence de droit ou de DUT (diplôme universitaire de technologie) carrières juridiques. 
 
Intégrer une école ou une STS :
Un grand nombre d’écoles, surtout privées, inscrivent des élèves qui ont échoué au bac. Restez vigilants et sachez notamment faire preuve de discernement: une plaquette luxueuse ou un slogan tape-à-l'oeil n'implique pas un enseignement de qualité! Il conviendra de se renseigner sur la viabilité du diplôme obtenu c’est-à-dire sur la reconnaissance de ce dernier sur le marché du travail. Pour préparer un BTS (brevet de technicien supérieur), il n'est légalement pas requis d'être titulaire du bac, même si la plupart des établissements l'exigent. Seuls quelques lycées privés hors contrat acceptent des candidats qui n’ont que le niveau bac. Ils proposent une centaine de spécialités de BTS, dans les secteurs agricole, industriel ou tertiaire.
 Mais soyez vigilant! Moins une STS (section de technicien supérieur) est sélective à l'entrée, plus ses résultats à l'examen final risque d'être moyen... En général, les STS privées sous contrat obtiennent les meilleurs résultats au BTS, suivies par les STS publiques et, loin derrière, par les écoles privées hors contrat.
Des filières sans le Bac:
Dans certains secteurs, le fait de ne pas être titulaire du bac ne constitue pas forcément un handicap. Si vous vous destinez à la vente, vous aurez le choix entre une centaine de formations qui recrutent sans ce diplôme. Citons notamment les IFV (instituts forces de vente), qui dépendent des CCI (chambres de commerce et d’industrie) et forment des professionnels de terrain.
De même, si vous envisagez de vous tourner vers une formation dans le domaine artistique ou sportif – BPJEPS (brevet d’état), école d’art appliqué… –, vous serez admis en fonction de vos talents et de votre motivation.

 bien choisir son établissement à la dernière minute :
Agir dans la précipitation implique parfois de mauvais choix. Ne sélectionnez donc pas votre école les yeux fermés. Et même si vous n'avez pas le temps d'aller voir sur place, quelques vérifications s'imposent. L'entrée dans une école privée est, à priori, moins bien balisée que dans le public. Vous devez donc prendre quelques précautions avant de suivre une formation qui vous engage pour les deux, trois, voire cinq ans à venir. Avant de confirmer votre inscription, étudiez bien les points suivants.
 
Décryptez les labels de formation
Les labels et accréditations délivrées par le ministère de l’Éducation nationale ou par des commissions spécialisées sont autant d'éléments à prendre en compte pour bien choisir une formation. Assurez-vous notamment des possibilités de reconnaissance de diplômes si vous souhaitez poursuivre vos études.
Le visa est le plus difficile à obtenir. Il est accordé par le ministère de l’Éducation nationale à des écoles préalablement reconnues par l'État. Il suppose un contrôle régulier du programme, de la pédagogie…
 Le grade de master est automatique pour les masters universitaires et dans les écoles d'ingénieurs (dont le titre d’ingénieur diplômé est également protégé). Il existe aussi dans d'autres établissements (arts plastiques, architecture, IEP…) et pour les écoles de commerce de plus haut niveau 
Distinguez bien le grade de master (de niveau bac+5) de la terminologie master (ou mastère), qui peut être donnée à des diplômes non reconnus.
Attention, quand une école indique que sa formation est de niveau master (niveau I), cela ne signifie pas que vous obtiendrez le grade de master, mais que cette formation est inscrite au Répertoire national des certifications professionnelles. Ce répertoire tient compte de l'insertion professionnelle des anciens pour enregistrer les formations en fonction des compétences qu'elles permettent d'acquérir (c'est pourquoi pour pouvoir déposer une demande une école doit avoir diplômé au moins trois promotions).
Les compétences sont ensuite traduites par niveaux. Le niveau I est équivalent à bac+5 ; le II à bac+3/4 ; le III à bac+2 ; le IV au bac et le V au CAP (certificat d’aptitude professionnelle).
Savoir si l’établissement est reconnu:
Ne confondez pas les labels de reconnaissance accordés à une formation précise (comme le visa) et la reconnaissance de l'école qui concerne le fonctionnement général de l'établissement. Une école privée peut être reconnue par l’État à la suite d’une enquête du ministère de l’Éducation nationale, portant sur les locaux et les matériels, les diplômes requis pour les enseignants, le nombre d’élèves par promotion, etc. Cette reconnaissance lui permet de percevoir des subventions.
Se renseignez sur les frais de scolarité:
Informez-vous sur leur montant, les possibilités de paiement étalé, voire de remboursement en cas d'interruption.
Si vous devez partir à l'étranger, regardez ce que l'école prend en charge (en général, de nouveaux frais d'inscription ne sont pas demandés, mais vous devrez prévoir, dans votre budget, le montant du voyage et l'hébergement sur place).
Prenez également contact avec le CROUS (centre régional des œuvres universitaires et scolaires) pour savoir si vous avez droit à une bourse.
 
L’alternance entre les cours et les stages:
Faire des stages est essentiel, mais ils ne doivent pas se substituer aux cours. Soyez donc attentif au temps passé dans l’établissement et en entreprise: vous devez, au cours des premières années, être davantage présent dans l'école. Ne confondez pas non plus alternance et apprentissage. L'alternance désigne un mode de formation comprenant une partie de cours théoriques et une partie pratique. Celle-ci peut être réalisée soit sous forme de stages, soit via un contrat de professionnalisation ou d'apprentissage. Dans le premier cas, vous payez vos études et vous bénéficiez, éventuellement, d'une indemnité de stage. Dans le second cas, vous êtes rémunéré et vos frais de formation sont pris en charge.
S’informer sur le contenu des études et les débouchés:
Quelles sont les matières au programme?
Combien d'heures de cours sont assurées par des professionnels par semaine?
Comment sont validées les années d'études?
Que se passe-t-il en cas de redoublement?
Que deviennent les anciens élèves?
À quels postes exercent-ils?
Les réponses à ces questions (et bien d'autres) doivent vous être données sans hésitation et vous devez avoir les moyens de les vérifier...

 

10 août 2013

EN FRANCE : LE NIVEAU DE DIPLÔME, FACTEUR ESSENTIEL DE L’INSERTION DES JEUNES DIPLÔMES

 

 
 
En France, le fait d’être diplômé et le niveau de diplôme jouent de façon déterminante sur l’insertion professionnelle en début de carrière. En effet, quelle que soit la conjoncture au moment de leur entrée sur le marché du travail, la situation professionnelle des diplômés du supérieur est nettement meilleure que celle des diplômés de l’enseignement secondaire (CAP-BEP, baccalauréat ou équivalent) ou des peu diplômés (personnes sorties de formation initiale avec uniquement le brevet ou sans aucun diplôme).
 
L’intérêt accordé aux diplômes en France est frappant. Il entraîne une lutte pour entrer dans les meilleures écoles.
 
Dis-moi quel est ton diplôme et je te dirai à quelle vie tu auras droit. En France, on a souvent l'impression de jouer très jeune son avenir, en raison d'un manque de secondes chances, du défaut de formation continue et de la rareté des diplômes les plus prisés, ceux des grandes écoles, contrairement à ce qui est observé dans les pays nordiques. En outre, beaucoup de jeunes trouvent souvent un emploi sans aucun rapport avec leur formation initiale.


Autre spécificité française, les grandes écoles. En période de crise avec un taux de chômage notable, les jeunes se bagarrent pour entrer dans les grandes écoles offrant plus de débouchés que l’université.

Les 25 premières années des jeunes s'apparentent ainsi à une course d'obstacles pour acquérir un diplôme qui donnera un statut, une mobilité professionnelle.

"Nulle part ailleurs dans le monde la question de savoir où vous avez fait vos études ne détermine si profondément votre carrière", relève le journaliste britannique Peter Gumbel. Dans d'autres pays, même si vous avez été un étudiant brillant, vous devrez toujours prouver vos capacités dans le monde professionnel. 

"Dans les pays modernes qui ont rejeté l'aristocratie, les classes, ..., il faut bien un critère pour répartir des emplois très inégaux", souligne Marie Duru-Bellat. "C'est le mérite, et on fait confiance à l'école pour le déceler. Il y a une certaine nécessité du diplôme". "Ca protège, on se dit "si on travaille bien à l'école, on aura une place". Mais il y a une contestation un peu latente de ce système". Et "il est possible que le diplôme perde de son importance, parce qu'il devient tellement répandu qu'il ne permet plus aux employeurs de faire la distinction". 

L'ouverture à la rentrée, à l'initiative de Xavier Niel, le fondateur de Free, de "42", une école informatique gratuite, avec une formation collaborative et sans diplôme, détonne. "On peut être en échec scolaire" mais être "un génie en informatique. On peut ne pas avoir le bac" et "devenir le développeur le plus brillant de sa génération", estime Xavier Niel sur le site de l'école.

Cette initiative permettra à des jeunes dotés de qualités mais éprouvant des difficultés dans le système scolaire de se former, d’acquérir un véritable savoir-faire dans un secteur porteur où ils trouveront du boulot.

FAIRE DE LA JEUNESSE UN ATOUT ESSENTIEL DE NOTRE PAYS


C’est le vrai défi de ce quinquennat: les signes économiques sont inquiétants et les marges de manœuvre restent étroites. On continue à entendre le refrain de la jeunesse comme un atout essentiel de notre pays, mais il sonne creux quand on le confronte à la réalité des chiffres français : 1,9 million de jeunes entre 15 et 29 ans ne sont ni en recherche d’emploi, ni à l’école ou en formation. Et 26,2% des moins de 25 ans cherchent à décrocher un travail. Dans ces conditions, les étudiants de 18 à 28 ans ont été sollicités pour dire comment ils envisagent leur avenir à l’horizon 2020.
 
Les conclusions sont étonnantes. S’ils sont conscients des difficultés que traversent l’Europe et singulièrement la France, s’ils souhaitent mettre l’humain, la solidarité, le partage et l’éthique au cœur d’un capitalisme revisité, s’ils se sentent profondément européens, ils pointent avant tout et unanimement les insuffisances et les inadéquations de la formation qu’ils ont reçue. « L’éducation nationale m’a tué », c’est le titre donné par un des jeunes interrogé, aujourd’hui « ressuscité » par une école de la deuxième chance. Ils ont raison. La priorité, aujourd’hui, c’est la réforme de l’éducation. Notre système de formation, notamment primaire, ne semble plus adapté. Il faut « récupérer » des centaines de milliers de jeunes qui ne possèdent pas les outils de communication nécessaires à leur insertion sur le marché du travail. Il faudrait multiplier les écoles de la deuxième chance. Il faudrait que l’école se débarrasse de ses rigidités, de son système arbitraire, de ses difficultés à enseigner les langues, à développer la créativité, à associer théorie et pratique, à mettre en valeur les formations techniques… Les jeunes interrogés sont déterminés à s’occuper d’eux-mêmes et à prendre leur destin en main et décidés à s’expatrier afin de voir ce qui est offert à leur génération dans les autres pays d’Europe.