10 août 2013

EN FRANCE : LE NIVEAU DE DIPLÔME, FACTEUR ESSENTIEL DE L’INSERTION DES JEUNES DIPLÔMES

 

 
 
En France, le fait d’être diplômé et le niveau de diplôme jouent de façon déterminante sur l’insertion professionnelle en début de carrière. En effet, quelle que soit la conjoncture au moment de leur entrée sur le marché du travail, la situation professionnelle des diplômés du supérieur est nettement meilleure que celle des diplômés de l’enseignement secondaire (CAP-BEP, baccalauréat ou équivalent) ou des peu diplômés (personnes sorties de formation initiale avec uniquement le brevet ou sans aucun diplôme).
 
L’intérêt accordé aux diplômes en France est frappant. Il entraîne une lutte pour entrer dans les meilleures écoles.
 
Dis-moi quel est ton diplôme et je te dirai à quelle vie tu auras droit. En France, on a souvent l'impression de jouer très jeune son avenir, en raison d'un manque de secondes chances, du défaut de formation continue et de la rareté des diplômes les plus prisés, ceux des grandes écoles, contrairement à ce qui est observé dans les pays nordiques. En outre, beaucoup de jeunes trouvent souvent un emploi sans aucun rapport avec leur formation initiale.


Autre spécificité française, les grandes écoles. En période de crise avec un taux de chômage notable, les jeunes se bagarrent pour entrer dans les grandes écoles offrant plus de débouchés que l’université.

Les 25 premières années des jeunes s'apparentent ainsi à une course d'obstacles pour acquérir un diplôme qui donnera un statut, une mobilité professionnelle.

"Nulle part ailleurs dans le monde la question de savoir où vous avez fait vos études ne détermine si profondément votre carrière", relève le journaliste britannique Peter Gumbel. Dans d'autres pays, même si vous avez été un étudiant brillant, vous devrez toujours prouver vos capacités dans le monde professionnel. 

"Dans les pays modernes qui ont rejeté l'aristocratie, les classes, ..., il faut bien un critère pour répartir des emplois très inégaux", souligne Marie Duru-Bellat. "C'est le mérite, et on fait confiance à l'école pour le déceler. Il y a une certaine nécessité du diplôme". "Ca protège, on se dit "si on travaille bien à l'école, on aura une place". Mais il y a une contestation un peu latente de ce système". Et "il est possible que le diplôme perde de son importance, parce qu'il devient tellement répandu qu'il ne permet plus aux employeurs de faire la distinction". 

L'ouverture à la rentrée, à l'initiative de Xavier Niel, le fondateur de Free, de "42", une école informatique gratuite, avec une formation collaborative et sans diplôme, détonne. "On peut être en échec scolaire" mais être "un génie en informatique. On peut ne pas avoir le bac" et "devenir le développeur le plus brillant de sa génération", estime Xavier Niel sur le site de l'école.

Cette initiative permettra à des jeunes dotés de qualités mais éprouvant des difficultés dans le système scolaire de se former, d’acquérir un véritable savoir-faire dans un secteur porteur où ils trouveront du boulot.

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