
L’intérêt accordé aux
diplômes en France est frappant. Il entraîne une lutte pour entrer dans les
meilleures écoles.
Dis-moi quel est ton
diplôme et je te dirai à quelle vie tu auras droit. En France, on a souvent
l'impression de jouer très jeune son avenir, en raison d'un manque de secondes
chances, du défaut de formation continue et de la rareté des diplômes les plus
prisés, ceux des grandes écoles, contrairement à ce qui est observé dans les
pays nordiques. En outre, beaucoup de jeunes trouvent souvent un emploi sans
aucun rapport avec leur formation initiale.
Autre spécificité française, les grandes écoles.
En période de crise avec un taux de chômage notable, les jeunes se bagarrent
pour entrer dans les grandes écoles offrant plus de débouchés que l’université.
Les 25 premières années des jeunes
s'apparentent ainsi à une course d'obstacles pour acquérir un diplôme qui
donnera un statut, une mobilité professionnelle.
"Nulle part ailleurs dans le monde la
question de savoir où vous avez fait vos études ne détermine si profondément
votre carrière", relève le journaliste britannique Peter Gumbel. Dans
d'autres pays, même si vous avez été un étudiant brillant, vous devrez toujours
prouver vos capacités dans le monde professionnel.
"Dans les pays modernes qui ont
rejeté l'aristocratie, les classes, ..., il faut bien un critère pour répartir
des emplois très inégaux", souligne Marie Duru-Bellat. "C'est le
mérite, et on fait confiance à l'école pour le déceler. Il y a une certaine
nécessité du diplôme". "Ca protège, on se dit "si on travaille bien
à l'école, on aura une place". Mais il y a une contestation un peu latente
de ce système". Et "il est possible que le diplôme perde de son
importance, parce qu'il devient tellement répandu qu'il ne permet plus aux
employeurs de faire la distinction".
L'ouverture à la rentrée, à l'initiative
de Xavier Niel, le fondateur de Free, de "42", une école informatique
gratuite, avec une formation collaborative et sans diplôme, détonne. "On
peut être en échec scolaire" mais être "un génie en informatique. On
peut ne pas avoir le bac" et "devenir le développeur le plus brillant
de sa génération", estime Xavier Niel sur le site de l'école.
Cette initiative permettra à des jeunes
dotés de qualités mais éprouvant des difficultés dans le système scolaire de se
former, d’acquérir un véritable savoir-faire dans un secteur porteur où ils
trouveront du boulot.
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