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Son projet? Réinventer l'école. Il crée alors la Khan Academy,
une association à but non
lucratif, qui propose gratuitement des cours en vidéo et des exercices de maths et de
sciences. Financée par un investisseur de la Silicon Valley à son lancement,
elle a été par la suite soutenue par Google
et la Fondation Bill et Melinda Gates.
Aujourd'hui,
le rêve ne paraît pas si fou; pour preuve les 4.375 vidéos et les milliers d'exercices en ligne, qui permettent d'apprendre aussi
bien les maths que l'histoire de l'art,
attirent 6 millions d'utilisateurs par mois. Les vidéos ont été vues 280 millions de
fois et plus de
30.000 classes ont recours à la Khan Academy, dont les cours sont traduits dans
une trentaine de langues.
Le site de la Khan Academy est ainsi la plate-forme
d’éducation la plus consultée sur Internet et la presse économique parle même
d’une nouvelle communauté, les « Khan
addicts ».
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Une leçon de mathématiques sur le site de la Khan Academy |
Cette révolution pédagogique portant le nom de MOOC (Massive Open Online Course), méthode fraîchement débarquée des Etats-Unis s’implante
jeudi 19 sept. sur nos écrans grâce au soutien de Bibliothèques sans frontières et Orange. Les leçons et exercices sont traduits bénévolement par deux polytechniciens, Elsa Sitruk et
Julien Braun.
Ces cours sous forme d’épisodes que l’on peut
passer en replay à l’envi sont avant tout des outils complémentaires, à
utiliser avant, pendant ou après le cours. Les explications sont claires et efficaces. Sur les vidéos, afin d'éviter toute distraction visuelle, aucun visage, seulement
un tableau noir électronique (ou quelques cartes et illustrations).
L'idée générale est de libérer l'éducation de son carcan, de construire
un système où deux élèves peuvent apprendre à des vitesses différentes, où les
profs peuvent mesurer précisément et accompagner les progrès de chacun, où la
connaissance n'est pas une succession de concepts séparés mais un savoir
continu.
Un tel succès n’est pas sans rencontrer des
résistances. Certains savants et intellectuels très sceptiques concernant
cette prétendue révolution dénoncent d’ailleurs le système pensé naturellement
en premier lieu pour les apprentissages scientifiques; les humanités étant
réduites à la portion congrue.
Il n’empêche Bibliothèques sans
frontières est actuellement en pleine négociation avec le ministère de l’Education pour tester
ces outils numériques en 2014 dans quelques classes pilotes.
En
attendant, retrouvez les cours et exercices disponibles sur: http://fr.khanacademy.org/

Vous l’aurez compris, planqué
derrière son enthousiasme et son bon sens, Salman Khan hait les voies de garage, l'échec scolaire des pays
pauvres, les cours magistraux barbants des facs, les devoirs à la maison
abusifs, les concepts compris à seulement 60, 70 ou même 85%... Il est un homme de conviction, pas de certitude. Il provoque, questionne,
veut lancer un grand débat sur l'avenir de l'éducation. A nous de le prendre au
mot.
