C’est le vrai défi de ce
quinquennat: les signes économiques sont inquiétants et les marges de manœuvre restent
étroites. On continue à entendre le refrain de la jeunesse comme un atout
essentiel de notre pays, mais il sonne creux quand on le confronte à la
réalité des chiffres français : 1,9 million de jeunes entre 15 et
29 ans ne sont ni en recherche d’emploi, ni à l’école ou en formation. Et 26,2%
des moins de 25 ans cherchent à décrocher un travail. Dans ces conditions, les
étudiants de 18 à 28 ans ont été sollicités pour dire comment ils envisagent
leur avenir à l’horizon 2020.
Les conclusions sont étonnantes. S’ils sont
conscients des difficultés que traversent l’Europe et singulièrement la France,
s’ils souhaitent mettre l’humain, la solidarité, le partage et l’éthique au
cœur d’un capitalisme revisité, s’ils se sentent profondément européens, ils
pointent avant tout et unanimement les insuffisances et les inadéquations de la
formation qu’ils ont reçue. « L’éducation nationale m’a tué », c’est
le titre donné par un des jeunes interrogé, aujourd’hui
« ressuscité » par une école de la deuxième chance. Ils ont raison. La
priorité, aujourd’hui, c’est la réforme de l’éducation. Notre système de
formation, notamment primaire, ne semble plus adapté. Il faut
« récupérer » des centaines de milliers de jeunes qui ne possèdent
pas les outils de communication nécessaires à leur insertion sur le marché du
travail. Il faudrait multiplier les écoles de la deuxième chance. Il faudrait
que l’école se débarrasse de ses rigidités, de son système arbitraire, de ses
difficultés à enseigner les langues, à développer la créativité, à associer
théorie et pratique, à mettre en valeur les formations techniques… Les jeunes
interrogés sont déterminés à s’occuper d’eux-mêmes et à prendre leur destin en
main et décidés à s’expatrier afin de voir ce qui est offert à leur génération dans
les autres pays d’Europe.
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