23 févr. 2015

QU’EST-CE QU’UNE GRANDE ECOLE ?

Depuis le 20 janvier, vous êtes nombreux à avoir initié la formulation de vos vœux grâce à la procédure APB (Admission Post Bac). Cependant, pour un grand nombre d’entre vous, des incertitudes et des questions demeurent. NLF CONSEIL vous propose aujourd’hui de répondre à l’une d’entre elles, à savoir qu’appelle t’on au juste une Grande Ecole?
Polytechnique, HEC, les Beaux-Arts ou Normale Sup : des noms mythiques qui fascinent les lycéens. Ces très grandes Ecoles restent très élitistes et pour y accéder, il est en effet indispensable de faire partie des meilleurs élèves des meilleurs lycées. Néanmoins, il existe aussi des centaines d’autres grandes Ecoles ouvrant leurs portes aux bons élèves.


Le label Conférence des Grandes écoles
Si la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) compte quelque 235 établissements d’enseignement supérieur qui proposent un diplôme d’au moins 5 ans d’études, elle ne reçoit pas pour autant en son sein toutes les Ecoles qui pourraient prétendre au label. Ainsi, environ la moitié des Ecoles d’ingénieurs accréditées par la Commission des titres d’ingénieur n’en fait par exemple pas partie, tout comme les IEP (institut d’études politiques).
Mais alors comment une Ecole peut-elle être admise dans ce saint du saint de l’excellence à la française qu’est la Conférence des Grandes Ecoles?
Déjà elle doit avoir son diplôme reconnu par l’Etat, le grade de Master pour les Ecoles de commerce, l’accréditation de la CTI pour les Ecoles d’ingénieurs. Ensuite elle doit être fortement sélective, de « taille humaine » (de 300 à 4000 étudiants par Ecole), ouverte sur l’international et en coopération très étroite avec les milieux économiques.
Qui entre dans ces cases ? Les plus grandes Ecoles de commerce et d’ingénieurs, comme HEC ou Polytechnique, le Celsa en communication ou les Beaux-Arts mais aussi 13 institutions étrangères comme l’Université technique de Lisbonne ou l’Institut national des postes et télécommunications de Rabat.
Si le label CGE n’est donc pas tout à fait exclusif, il n’en est pas moins un bon indicateur de la valeur d’une Ecole, même si celles qui en font partie sont essentiellement de commerce et d’ingénieurs. A côté, il existe de nombreuses autres Ecoles spécialisées qui ne font pas toutes partie de la CGE (Conférence des Grandes écoles).
 
Tous les profils ont leur place
38,5% des étudiants intégrant une grande Ecole sont issus des classes préparatoires (cf enquête 2012 CGE). Plus de 45% choisissent d’y accéder par la voie des admissions parallèles et 17,3% après l’obtention de leur baccalauréat.
Ainsi, en quelques années, nous sommes passés d’un système "Prépa + grandes Ecoles" à toute une gamme d’alternatives qui va du BTS (5,5% des entrants) au Master universitaire 1 (5,6%) en passant par le DUT (10, 6%) ou encore la licence 3 (5,6%).
L’accès à ces grandes Ecoles est conditionné par la présentation d’un bon dossier scolaire. Mais qu’est- ce qu’un bon dossier au juste ? Avec 11 ou 12 de moyenne en première et terminale, il est tout à fait possible d’intégrer une classe prépa et ensuite une grande Ecole. Avec le bac, vous pouvez entrer dans de très nombreuses Ecoles d’ingénieurs ou de commerce, sans parler des Ecoles d’art, de communication,...
Enfin, avec un diplôme de niveau bac+2 et plus vous pouvez également les intégrer plus tard dans votre cursus. Plus de la moitié des étudiants des Ecoles de commerce dites « post prépa » sont passés par une licence universitaire, un DUT ou un BTS. Dans les écoles d’ingénieurs, ils représentent un quart des effectifs, la moitié venant toujours de prépa et le dernier quart des écoles post bac.
Les écoles d’ingénieurs: avec plus de 21% d’étudiants issus directement de terminale, ce sont les écoles d’ingénieurs qui ouvrent le plus largement leurs portes aux bacheliers. Dans ce sens, les INSA, UT, ENI et autres offrent chaque année quelque 8000 places directement accessibles après le baccalauréat sur les 29 000 diplômés annuels.
Pour autant ce sont les classes préparatoires qui restent leurs plus grands pourvoyeurs (40%) devant les IUT (11,7%) et les STS (4,8%). Les étudiants titulaires d’une licence sont peu nombreux (un peu plus de 1,9%).
Les Ecoles de commerce et de management: beaucoup moins ouvertes aux bacheliers (9,1% de leurs effectifs) les grandes Ecoles de commerce et de management membres de la CGE recrutent d’abord leurs élèves en classes préparatoires (près de 37%) loin devant les titulaires d’une licence universitaire (11,8%), ceux d’un DUT (9,5%) ou d’un BTS (7%).
Quant aux écoles postbac membres de la Conférence des Grandes écoles, elles sont encore assez peu nombreuses. Parmi, on peut citer l’IESEG, ESDES, ESSCA, Ecole de Management de Normandie, Novancia, EDC, ESG, ESCE...
En parallèle, les écoles post prépas recrutent largement via les IUT et les BTS.
 
Comment les intégrer?
S’il existe également des admissions sur titre, les concours sont la voie essentielle d’accès aux grandes Ecoles. Dans tous les cas les oraux ont une importance déterminante et prennent des formes souvent différentes d’une Ecole à l’autre. L’essentiel étant pour les Ecoles de faire ressortir les personnalités respectives de leurs candidats.
 
Combien ça coûte?
Les grandes Ecoles de commerce imposent pour la plupart des frais de scolarité assez élevés qui sont en moyenne de 8 500 euros par an en cycle master et peuvent aller jusqu’à 15 000 euros dans la plus chère des Ecoles, l'Essec, le tout avec des augmentations importantes ces dernières années : +43 % à l'Essec en 3 ans. Les boursiers peuvent parfois obtenir jusqu’à la gratuité complète, comme c’est le cas à HEC. Tous peuvent facilement obtenir des bourses ou, de plus en plus comme à l'Essec, suivre leur cursus en apprentissage. De leur côté, la grande majorité des écoles d’ingénieurs demandent des frais de scolarité relativement réduits aux alentours de 600 euros par an.
 
Un contact direct avec le monde de l’entreprise
Cette sélection de profils différents, tous adaptés au parcours pédagogique exigeant proposé, permet aujourd'hui de créer une diversité de plus en plus grande dans les écoles. Un bon équilibre entre formation théorique et immersion dans l’entreprise fait ensuite des grandes écoles un levier de maturité  qui permet à leurs étudiants de connaître une bonne insertion sur le marché du travail. Les écoles ont d’ailleurs toutes des rapports privilégiés avec les entreprises qui apprécient leurs étudiants car ils les savent impliqués et arrivés à maturation vis-à-vis d’elles au fur et à mesure des stages. De plus, la plupart des écoles travaillent en partenariat avec des instituts spécialisés comme NLF CONSEIL installé dans le sud- ouest de la France, et peuvent ainsi proposer à leurs étudiants des formations spécifiques pour favoriser cette intégration : écriture d’un CV, préparation des entretiens, activation et gestion des réseaux professionnels...
 
 Les frontières s’estompent avec l’université
 
Pendant longtemps, grandes Ecoles et Universités se sont uniquement considérées comme des rivales. Aujourd'hui pratiquement toutes les Universités scientifiques possèdent leur Ecole d’ingénieurs, aussi sélectives que les autres. En outre, les rapprochements sont de plus en plus nombreux notamment dans le cadre de Masters co-habilités. Par exemple, le très renommé Master mathématiques appliquées et sciences de l’information de l’Ecole Centrale Paris est ainsi co-habilité par 14 autres établissements dont les Universités Paris 5, Dauphine et Evry Val D'Essonne. De plus, plusieurs Ecoles de commerce, comme l’Ecole de Management de Strasbourg, fait partie de l’Université de la capitale alsacienne.
 Et les passerelles n’ont jamais été aussi nombreuses pour les étudiants. Les partenariats noués depuis une décennie avec les grandes Ecoles font qu’un étudiant d’université peut faire un Master en grande école et inversement un étudiant de grande école peut intégrer l’université pour effectuer son Master. Il est aujourd'hui possible à l’Ecole de management de Grenoble d’obtenir le diplôme de l’ESC en même temps que celui de différentes universités de la région, que ce soit en mathématiques, en histoire, en droit ou, en économie.
 
Les grandes écoles fusionnent ou se rapprochent
L’ESC Lille et le Ceram de Nice ont fusionné pour créer Skema. Bordeaux Ecole de Management et Euromed Marseille ont suivi la même voie et ont créé Kedge. Du côté des écoles d’ingénieurs AgroParisTech regroupe aujourd'hui les anciennes INA P-G, ENSIA et ENGREF. Des exemples comme ceux-là nous pourrions en citer bien d’autres tant les écoles ont besoin de se rapprocher pour atteindre la "taille critique" nécessaire à leur renommée internationale autant qu’à leur équilibre financier.
Et parce que tout le monde doit parler avec tout le monde, que les formations doivent devenir interdisciplinaires, les grandes Ecoles forment des consortiums comme Paris Tech qui regroupe 12 des meilleures écoles d’ingénieurs de la région parisienne mais aussi HEC pour l’économie. Ces accords leur permettent de créer de plus en plus de programmes communs. HEC et l’Ecole des Mines, toutes deux membres de Paris Tech, remettent ainsi un double diplôme en 5 ans à leurs étudiants. Elles suivent en cela l’exemple de Centrale, qui propose un cursus commun en commerce gestion avec l’Essec.
 
Les disciplines se croisent et s’entrecroisent
L’Ecole Centrale s’est aussi rapprochée de deux des meilleures écoles de design industriel dont l’Ensci (Ecole nationale supérieure de création industrielle) de Paris. Moyennant un an et demi de formation après leur diplôme de Centrale, ses étudiants peuvent en plus obtenir le diplôme de l’Ensci, et ceux de l’Ensci intégrer un mastère spécialisé de Centrale. Il s’agit d’un beau rapprochement inspiré de l’Artem à Nancy qui réunit en 1999 l’Ecole des Mines, l’École nationale supérieure d’art et l’ICN Business School. Tout est parti d’un constat de l’Ecole des Mines : ses ingénieurs sont confrontés au développement de produits dont la conception va bien au-delà de l’ingénierie car un produit doit avant tout répondre aux attentes du marché. Un ingénieur n’est ni un artiste ni un homme d’affaires. Il doit apprendre à travailler très tôt avec d’autres profils car, une fois dans l’entreprise, ce sera la réalité de son métier.
Les étudiants des trois écoles nancéiennes en ont chaque semaine l’illustration avec des ateliers hebdomadaires obligatoires  de travail commun pendant 1 an. Les entreprises leur proposent ainsi de plancher sur des sujets comme "A quoi ressembleront les agences bancaires en 2020 ? Egalement partenaire de Centrale, le Strate Collège a lui conçu avec elle et l’Essec un programme dit CPI pour « création d’un produit innovant ». Dans ce contexte, des jeunes managers et ingénieurs, dont c’est la formation de prendre le leadership dans les projets, y rencontrent des designers qui apportent une créativité, une inventivité qui les déroute souvent.
 
 Cap sur l’international
Les grandes Ecoles françaises sont devenues de plus en plus internationales. Les Ecoles de commerce et de management sont même celles qui le sont le plus dans le monde, loin devant les britanniques ou les américaines. Passer par une grande Ecole aujourd'hui c’est donc avoir la chance d’acquérir une culture internationale. L’Essec compte ainsi 1600 étrangers pour 4300 étudiants et ses concurrents s’appellent London Business School, l’espagnole Iese et les grandes business schools américaines.
En passant un an en Chine, avec trois heures de cours de mandarin chaque matin, les étudiants de Skema s’immergent vraiment dans une culture. Et même sans partir, avec 35% d’étudiants d’origine étrangère sur les campus français, ils savent ce qu’est le multiculturalisme.
De son côté, HEC reçoit chaque année plus de 400 élèves étrangers et ils sont même 85% en MBA. Et pour la première fois elle ouvre une implantation propre à HEC à l’étranger, au Qatar, au sein de ce qu’on appelle là-bas Education City.
Si les périodes de cours ou de stages à l’étranger sont devenues obligatoires dans les grandes Ecoles de management, avec des durées qui vont de 6 mois à 1 an, ce n’est pas encore le cas dans toutes les écoles d’ingénieurs. Mais le mouvement est bien enclenché. Les étudiants de Supélec, l’une des écoles les plus en pointe sur le sujet, suivent maintenant tous au moins un semestre à l’étranger et un tiers une année complète. Que ce soit en stage dans une entreprise ou dans une université, les élèves de l’Ecole des Mines d’Alès partent eux au moins trois mois à l’étranger. L’Esme Sudria, près de Paris, a institué en 2012 une période obligatoire de six mois dans une université partenaire.

Les écoles postbac plébiscitées
Nombre d’entre vous se demandent souvent pourquoi faire deux ans de prépas quand on peut intégrer dès le bac une très bonne Ecole? Pourquoi travailler de façon intensive pendant deux ans en prépa sans même être sûrs d’intégrer une toute grande Ecole, quand on constate que des Ecoles post bac de commerce, comme l’Ieseg ou l’ESG, ou d’ingénieurs, comme les INSA ou CPE Lyon, viennent tailler des croupières aux toutes grandes dans les différents classements publiés par la presse ? Pourquoi ne pas déjà obtenir un premier diplôme avant de tenter un concours en admissions parallèles ? Les élèves viennent dans ces Ecoles pour s’épanouir sur le plan personnel loin d’une ambiance de prépa qui semble peu adaptée à des générations actuelles qui veulent obtenir vite plus d’autonomie.
Du côté des recruteurs, sur les 200 interrogés en 2010 par la CCI de Paris, ils étaient en effet 76% à déclarer ne pas faire la différence entre une école de commerce post bac et post prépa. En revanche, plus de 65 % attachaient une grande importance au fait que l’école bénéficie du grade de Master et 81% à la reconnaissance par l’Etat.

Les bons plans des admissions parallèles
Commencer ses études par obtenir une licence, passer par un cursus professionnalisant type DUT ou BTS en lui adjoignant ou pas une licence professionnelle, éviter ainsi la prépa tout en se rassurant sur son avenir avec un premier diplôme, autant de stratégies qui ont le vent en poupe, autant de profils qui semblent bien se marier. On voit ainsi de plus en plus de candidats qui n‘obtiennent pas l’école qu’ils souhaitaient au concours après leur prépa et reviennent l’année suivante en admission parallèle avec une licence universitaire. Une stratégie qui peut payer, ou pas, mais permet au moins d’obtenir un diplôme supplémentaire...

Une grande école ce n’est pas qu’un programme
Une grande Ecole ne se limite pas à son seul programme "grande Ecole", même s’il est le plus réputé. A HEC, celui-ci ne génère ainsi plus que 15% du chiffre d’affaires au milieu de MBA, de masters, d’Executive MBA et de formations pour cadres et dirigeants d’entreprises. Toutes les grandes Ecoles ou presque proposent ainsi des mastères spécialisés ou des MSc et beaucoup des MBA (master of business administration). Les Ecoles de commerce ouvrent également de plus en plus de formations postbac de niveau bac+3 ou bac+4 connues sous le nom de bachelors. Certaines écoles d’ingénieurs dispensent un diplôme national de master (DNM) ouvert lui après une licence.

 
 
 
 
 

   

1 commentaire:

  1. Merci pour cet article et pour le soutien que vous m'avez apporté. Je souhaiterai m'inscrire au module pour la préparation des entretiens. Le prochain au mois de mars est-il complet ou est-ce que je peux encore m'y inscrire en passant par le site?
    Merci, Cordialement, Coralie.

    RépondreSupprimer